Le premier pays à reconnaître les principes Open Source de l'ONU

Par une décision symbolique, la France devient le premier pays à soutenir officiellement les Principes Open Source de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Accompagnée par des organisations diverses, de WordPress à Mercedes-Benz, cette annonce porte à 36 le nombre total de soutiens. Ces principes, établis en 2025, établissent un cadre pour des développements logiciels collaboratifs et durables : ouverture par défaut, contribution réciproque, sécurité intégrée, inclusion, réutilisation, documentation, reconnaissance des contributeurs et durabilité. Des principes de bon sens qui présentent l’avantage, mais aussi l’ambiguïté, de se positionner au-delà de licences particulières. Cependant, sans objectifs précis et mesurables, leur impact pourrait demeurer limité.

Si cette annonce fait suite à d’importants progrès au cours de la dernière décennie, le chemin vers une approche ouverte et collaborative dans l’administration est encore long. D’abord les administrations françaises demeurent largement dépendantes des solutions propriétaires, avec des renouvellements de contrats colossaux, dans l’éducation notamment. Ensuite, le code produit par l’administration n’est pas toujours au mieux de la qualité, depuis les bugs aux interfaces peu intuitives qui rebutent utilisateurs comme agents publics, quand elles ne sont pas totalement inaccessibles à certaines parties de la population. Enfin, les efforts pour faciliter l’utilisation des logiciels ouverts, notamment la mission logiciels libres, restent limités.

Le cœur du défi reste dans la gestion des projets numériques, des ressources humaines et de la commande publique. Les formations et recrutements des élites administratives et politiques sont pauvres en compétences numériques. La données et le logiciel qui devrait être au cœur de l’action administrative sont reléguées au rang de considérations techniques, voire externalisées. Des lacunes de culture numérique qui compromettent la capacité à prendre des décisions stratégiques, notamment sur des dimensions collaboratives.

On espère que ce signal positif contribue à transformer les pratiques et à une allocation cohérente des ressources pour un sujet aussi critique en termes de souveraineté, productivité et sécurité. L’open source et ses variantes sont un enjeu stratégique national, une garantie pour les libertés individuelles et un vecteur de la constitution d’un savoir mondial.