Le retour du développeur
Ces dernières semaines ont été un marathon d’événements des bricodeurs. L’occasion de saisir les enjeux des métiers numérique aujourd’hui, du rôle de l’Etat, et de notre association dans leur développement. Voici quelques notes tirées de ces conversations.
Vers un retour du développeur ?
On constate régulièrement l’échec des formations courtes vers les métiers de développeurs. Comme l’a fait remarquer Renaud, un participant, “on a fait croire pendant les années 2000 que l’informatique était facile. Les développeurs ont été remplacés par des intégrateurs.” Par ailleurs, les recruteurs comme les formations se focalisent sur des langages de programmation ou des outils particuliers alors que ce sont les fondamentaux qui devraient être développés. Une fois acquis, ils peuvent passer d’une langue, ou d’un ensemble d’outils à l’autre, et le choix d’une technologie peut dépendre du projet.
Pour nous, l’informatique est avant tout un outil de création. Combien de gens se relèvent la nuit pour terminer un projet ? C’est pourtant le cas avec la plupart des bricodeurs. On comprend pour un artiste, ou un manager exceptionnel comme Steve Jobs qu’ils doivent avoir des latitudes pour pouvoir faire leur travail, que les salaires doivent être valorisés, que leur vision peut être unique et changer l’organisation, mais c’est mal compris pour un informaticien. Pourtant, le bon talent peut faire la différence entre le succès et l’échec d’une entreprise. Il y a plus généralement une très mauvaise compréhension de ces métiers. Il manque parmi nos dirigeant, en entreprise comme dans l’administration, les compétences minimales techniques pour saisir ces finesses.
L’informatique d’Etat
Puisque l’on parle de l’informatique dans l’administration, justement, il faut reconnaitre que l’on a connu ces dernières années une prise de conscience. Menant ces changements, on retrouve Etalab, une agence du gouvernement destinée à faciliter le travail d’ouverture des données des administrations, Beta.gouv, l’incubateur de projets au sein de l’administration, le programme Entrepreneur d’intérêt général, inspiré du programme Presidential Innovation Fellows d’Obama pour lequel les candidatures sont encore ouvertes jusqu’à dimanche ou encore le Bureau Ouvert de l’assemblée nationale.
Un des projets qui en est issu est France Connect, qui vous permet de vous connecter sur des sites (principalement administratifs) au travers de ce compte transversal. Un tel projet serait potentiellement dangereux si seul l’Etat était le fournisseur d’identité. Mais dans le rapport de force actuel des entreprises comme Google et Facebook sont les principaux fournisseurs d’identité. Pourtant leurs failles tant sur le plan de la technique que de leur politique d’entreprise sont apparues à nouveau ces dernières semaines. Alors, au contraire, l’initiative de l’administration se pose plutôt en alternative et diversification, à condition que la politique gestion des données de connection soit rigoureuse et transparente.
Accompagner les parcours et les projets
Dans les dernières rencontres des bricodeurs on a perçu de belles réussites individuelles de parcours en reconversion qui ont réussi à passer un cap. Comprendre ce que sont les métiers du numérique, choisir un axe, trouver une formation puis après se lancer dans une carrière, acquerir ses premiers clients, choisir un statut ou un type d’entreprise pour lequel travailler, autant de questions difficiles qui demandent l’expérience du secteur. Merci pour vos retours chaleureux, on est heureux d’avoir pu y contribuer.
On souhaite faire plus, valoriser cette expérience en créant des contenus en ligne, améliorer notre processus de suivi (pour l’instant beaucoup par les rencontres et notre messagerie ). N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez participer à cet éffort, comme mentor, tuteur ou partenaire !
De même, quelques projets font un joli bonhomme de chemin. Parmi les points utiles, on a noté la capacité de trouver les compétences techniques pour l’orienter et pour les “side projects’” de développeurs, aider à mieux comprendre les enjeux et etre connecté aux bons acteurs. On prépare déjà la prochaine nuit du code citoyen (organisateurs, c’est le moment de nous contacter). Mais pour aller plus loin on réfléchit à un pôle valorisation pour avoir une vue d’ensemble des projets en cours et des ressources.